Eric Labouze de Bio Intelligence Service
L'un des trois experts interviewés dans le livre "l'étiquette environnementale en débat"
Normalien, professeur agrégé de biochimie - génie biologique et diplômé de l’école des Hautes études commerciales (HEC), Eric Labouze est co-fondateur du cabinet d’études et de conseil dans le domaine de l’information environnement et santé sur les produits, BIO Intelligence Service (1989), société qu’il dirige aujourd’hui. Il travaille depuis plus de vingt ans dans le domaine de l’évaluation et du management environnemental et santé et possède une solide expérience dans le domaine des analyses de cycle de vie et des méthodes d’évaluation environnementale appliquées aux produits. Il anime aujourd’hui une équipe de plus de 75 consultants issus de 22 nationalités.
Il intervient en qualité d'expert auprès d'un grand nombre d'acteurs publics (Commission européenne, ADEME, etc.) et privés. Il a présidé plusieurs comités internationaux de revue critique d'études et de bases de données d’ACV pour la Commission européenne, l'ADEME…
Eric Labouze a conçu un grand nombre de méthodologies multicritères d’évaluation environnementale ainsi que des méthodes et logiciels d’éco-conception dans des secteurs variés. BIO Intelligence Service a notamment mis au point le système d’étiquetage environnemental des produits de marque Casino en magasin, une initiative soutenue et validée par l’ADEME. Ces travaux, initiés en 2006, on abouti en juin 2008, à l’affichage sur une centaine de produits de marque propre de la quantité de gaz à effet de serre émise lors des 5 étapes clés du cycle de vie : les étapes agricoles, la fabrication du produit, le transport, l’emballage et la distribution. D’autres initiatives d’affichage environnemental, comme celle menée par Orange sur les téléphones, ont aussi été conçues par le cabinet.
BIO intelligence service participe aux travaux de la plateforme ADEME/AFNOR et a accompagné la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) et l’Association Nationale des Industries Agro-Alimentaires (ANIA) dans leur expérimentation sur l’affichage environnemental d’un échantillon représentatif de 300 produits.
BIO Intelligence service est une agence spécialisée dans les études et le conseil dans le domaine de l’information environnement et santé sur les produits. L’entreprise travaille aussi bien avec les décideurs publics que privés, sur une palette de services couvrant l’ensemble du cycle de vie des produits, services et filières, depuis la constitution de l’information grâce à des évaluations environnementales et santé jusqu’à sa diffusion auprès de publics experts ou non experts.
Surprise : l’affichage environnemental est désormais conditionné aux résultats d’une expérimentation d’un an à partir de juillet 2011
Le vote du projet de loi portant engagement national pour l’environnement, dite Grenelle II, le 29 juin 2010, a créé la surprise. Initialement, le texte présenté prévoyait que : « à partir du 1er janvier 2011, le consommateur doit être informé, par voie de marquage, d'étiquetage, d'affichage ou par tout autre procédé approprié, du contenu en équivalent carbone des produits et de leur emballage ainsi que de la consommation de ressources naturelles ou de l'impact sur les milieux naturels qui sont imputables à ces produits au cours de leur cycle de vie » (article 85 adopté par le Sénat).
Mais le projet de loi ayant été modifié lors de son examen à l’Assemblée nationale, finalement, la généralisation de l’affichage environnemental est désormais conditionnée aux résultats d’une expérimentation d’un an (loi n°2010-788 du 12 juillet 2010 dite Grenelle 2). Les critères d’affichage ne changent pas : produit et l'emballage sont couplés, l'information est multicritère.
Les parlementaires semblent avoir joué la prudence et voulu donner le temps aux parties prenantes, de définir une méthodologie robuste et les moyens de mise en œuvre de ce dispositif.
En novembre 2010, le ministère de l’Ecologie et du Développement Durable a ainsi lancé un appel à candidatures pour une expérimentation de l’affichage environnemental des produits. Près de 230 entreprises ont répondu à l’appel d’offres du gouvernement sur l’expérimentation de l’affichage des caractéristiques environnementales. Après une phase de dialogue avec ces entreprises, le ministère a arrêté en février 2011 une liste de 168 entreprises qui participent à l’expérimentation : 57 concernent des entreprises individuelles, 111 des collectifs d’entreprises ayant la même activité, exerçant dans un même secteur ou dans une même région. Le secteur alimentaire, de la boisson, de l’hygiène, de la cosmétique et du ménager, de l’habillement, du textile et de la chaussure, de la papèterie, de l’édition et de l’imprimerie, de l’équipement, du produit de l’aménagement et de la construction, de la distribution et enfin de l’hôtellerie, de l’éclairage public, du jouet, de la fleur sont représentés.
L’expérimentation débute au 1er juillet 2011, après concertation avec l'ensemble des acteurs des filières concernées, et fera l'objet d'un bilan transmis au Parlement évaluant l'opportunité d'une généralisation de ce dispositif, à partir du second trimestre 2012.